vendredi 24 septembre 2010

un Mur, des manifs

Depuis 2002, Israël construit une "clôture de sécurité" autour de la Cisjordanie. A terme, le Mur doit faire plus de 700 kilomètres. Officiellement pour des mesures de sécurité, et pour empêcher les "terroristes" d'entrer en Israel.

La construction du mur a été jugée contraire au droit international mais son édification se poursuit.

Qalandia checkpoint, à la sortie de Ramallah vers Jérusalem




Avec ce Mur, certains villages palestiniens se sont retrouvés coupés du monde, d'autres carrément divisés en deux et certains habitants se sont retrouvés avec leurs terres du côté israélien.

Depuis 2005, des manifestations dites pacifiques se déroulent dans une quarantaine de villages palestiniens coupés en 2.
Elles regroupent des Palestiniens, des défenseurs des droits de l'Homme, des pacifistes et même des Israéliens de gauche.
Les plus connues sont celles de Bil'in, Nil'in, Hébron et Bethléem. Elles ont lieu le vendredi ou le samedi.

A Bil'in, à 12 kilomètres de Ramallah, 60% des terres sont dorénavant en territoire israélien et les habitants se battent pour les récupérer et surtout pour pouvoir les cultiver.
La manif a lieu tous les vendredi à midi.
Chaque semaine, c'est le même rituel. Un cortège, des drapeaux palestiniens et parfois d'autres pays qui soutiennent la cause, des affiches, des foulards, des journalistes, des slogans, une marche vers le Mur, des soldats israéliens sur les dents, quelques jets de pierres côté palestinien et toujours la même fin : les soldats qui tirent des gaz lacrymo, des balles en caoutchouc et parfois des balles réelles.

La semaine dernière, quand nous avons assisté à la manif, les conditions étaient plutôt favorables : un temps couvert avec une température plus basse que d'habitude et pas mal d'étrangers (ce qui dissuade souvent l'armée israélienne de s'engager dans des actions violentes). Mais au bout d'une heure et demi de confrontation et de provocation, la réponse ne s'est pas faite attendre : gaz lacrymo en veux-tu en voilà. Peut-être une centaine de tirs. On a bien toussé, bien pleuré, mais on a tenu bon.






Cette semaine en revanche, la situation était beaucoup plus tendue. Les soldats étaient déjà passés de l'autre côté du Mur, ils attendaient les manifestants.
En une demi-heure, ça a dégénéré. Tirs de gaz lacrimo et d'un autre gaz non identifié. Sensation de brûlure dans le haut du corps, les poumons complètement bloqués et la vue à moitié brouillée. Tout le monde s'est vite replié. Mais un des leader palestinien a reçu une balle en pleine jambe.








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