samedi 25 septembre 2010

En Palestine, il ne faut pas être pressé

Ca va faire 2 semaines maintenant que je suis arrivée en Israël-Palestine. Et au fur et à mesure de mes rencontres, je me rends compte qu'un des thèmes qui revient souvent dans la bouche des Palestiniens est celui de la liberté de mouvement. Ou plus exactement de l'absence de liberté de mouvement.

En Cisjordanie, l'armée israélienne contrôle plus de 500 checkpoints (permanents ou provisoires).
A ces barrages, souvent faits de blocs de béton, de barbelés, entourés par des guitounes et peuplés de soldats armés (la plupart ont moins de 30 ans), les Palestiniens et les étrangers doivent montrer leurs passeports, dire d'où ils viennent et où ils vont, et quelques fois ouvrir le coffre de la voiture (pour être sûr qu'il n'y a ni bombe, ni Palestos caché)
Mais certains checkpoints ne sont pas que des "points de contrôle", ils sont surtout des "interdictions de passage".
Par exemple, les Palestiniens qui ont des plaques minéralogiques vertes (la plupart d'entre eux donc) sont purement et simplement interdits de passage vers Israël. Aucune plaque verte n'est autorisée, visible en Israël. En revanche, les plaques jaunes (israéliennes) circulent partout.
Ce qui fait que certaines personnes n'ont jamais pu aller à Jérusalem, alors même qu'elles habitent à 15 kilomètres.


Checkpoint de Qalandia pour aller de Ramallah à Jérusalem




Checkpoint pour sortir de Bethlehem (Jérusalem de l'autre côté du Mur)

Et les checkpoints génèrent aussi des embouteillages énormes. A certaines heures de la journée, il faut parfois 2 heures pour passer les contrôles. Des voitures et des bus qui arrivent dans tous les sens, une seule voie d'accès, bref c'est le bronx total.
Je suis rentrée de Bethlehem pour rejoindre Ramallah tout à l'heure. C'est à 20-25 kilomètres, j'ai mis une heure et demi à cause des 2 checkpoints (1 pour sortir de Bethléhem vers Jérusalem et donc entrer en Israël et un autre pour entrer en Cisjordanie à quelques kilomètres de Ramallah).
Il faut donc parfois ruser et faire des grands détours pour éviter les gros checkpoints où c'est attente et klaxons assurés.
D'où un adage bien connu par ici : "la route la plus rapide, n'est pas forcément la plus courte".
Je sens que je serai vachement zen sur le Périph' au retour quand il me faudra une heure pour faire Porte d'Orléans - Porte d'Italie.




Mais les chekpoints ne se passent pas qu'en voiture. Il y a aussi les piétons.
Quand on prend un bus, il faut le plus souvent descendre du bus au barrage, passer les contrôles à pied et reprendre un autre bus de l'autre côté du barrage. Ouais, c'est assez sportif. Et tout ça sous une chaleur de plomb et avec des soldats israéliens qui prennent un malin plaisir à faire poireauter tout le monde.

Il va sans dire que pour aller bosser il faut donc se lever tôt.
A Bethlehem, nombreux sont ceux qui ont des permis pour travailler en Israël. Le matin, des centaines de personnes se pressent pour passer de l'autre côté du Mur. Elles sont entassées dans un couloir grillagé et attendent pendant des heures pour pouvoir passer le portique.
Les Palestiniens y font la queue dès 3 heures du matin.... pour commencer le boulot à 8 heures.

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