jeudi 21 octobre 2010

Le camp de réfugiés de Dheisheh




Pendant une dizaine de jours, j'ai vécu dans le camp de réfugiés de Dheisheh à Bethléhem.
Je logeais au centre culturel Ibda'a.
Le camp de Dheisheh a été créé en 1949 pour accueillir les Palestiniens chassés de leurs terres. Il devait être provisoire. Pourtant, il existe toujours et est peuplé aujourd'hui de plus de 12 000 personnes.

Petite balade dans les rues du camp, avec de nombreux dessins datant des deux Intifada.








mardi 19 octobre 2010

miaaaaam

Bon, il fallait bien que ça arrive.
Il fallait bien que je vous parle de la bouffe palestinienne (qui est d'ailleurs assez proche de la cuisine israélienne).
Depuis bientôt 2 mois, ma nourriture de base tourne autour des falafels, du hummous et des shawarma. Alors, au début on est assez vite dégouté. Mais plus ça va, plus on s'habitue. D'ailleurs, on en est même arrivés à manger du hummous au ptit dej... c'est dire.

Petit tour d'horizon de cette cuisine. Et tout d'abord, en number one, les falafels. J'en mange au moins une fois par jour (non, je ne m'en lasse pas).



Viennent ensuite le Hummous et ses ptites salades.





La viande de shawarma



Les fabricants de crêpes.





Et puis les vendeurs ambulants.





Ah oui, et les Palestiniens raffolent de sucreries. On en trouve partout, tout le temps.






Et sans oublier MA boisson préférée du voyage. La limonade palestinienne : jus de citron non gazeux avec de la menthe. Très agréable sous les 40 degrés...

dimanche 17 octobre 2010

Un peu de mathématiques


Reparlons un peu du "Mur de la Honte". Ce mur de plus 700 km qui entoure la Cisjordanie et qui empiète sur les terres palestiniennes. 85% du tracé se trouve à l'intérieur de la Cisjordanie et 35 000 palestiniens se retrouvent maintenant entre la Cisjordanie et le tracé de la Ligne verte (armistice de 1967).
A terme, 126 000 palestiniens seront encerclés par le mur sur 3 côtés, 28 000 le seront complètement.
Rien que dans le nord, 220 000 personnes n'ont plus d'accès libre à leurs terres.
La partie en béton (une cinquantaine de kilomètres au total) consiste en un mur de 8 à 9 mètres de haut (le double du Mur de Berlin).
73 checkpoints sont installés le long de la barrière.
Selon le ministère de la Défense israélien, chaque kilomètre du Mur coûte plus de 2 millions de dollars.

Sources : OCHA, United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs.




En bonus, la justification du Mur par le ministère des affaires étrangères israélien :
"Par suite du terrorisme incessant, Israël a décidé d'ériger une clôture. L'absence d'une telle clôture rendait relativement aisée pour les terroristes l'infiltration dans les localités israéliennes. Ces dernières années, aucun terroriste ne s'est infiltré en Israël à partir de la bande de Gaza, parce qu'une clôture de sécurité électronique y est déjà installée.

Le gouvernement d'Israël a l'obligation de défendre ses citoyens contre le terrorisme. Ce droit à l'autodéfense est inscrit dans le droit international.

La clôture de sécurité n'annexe pas de terres palestiniennes, ne modifie pas le statut juridique des Palestiniens et n'empêche pas ces derniers de vaquer à leurs occupations. Elle n'établit pas de frontière, laquelle sera déterminée par des négociations directes entre Israël et les Palestiniens."

Okéwé.

samedi 16 octobre 2010

La révolte des olives



C'est le temps de la récolte des olives en ce moment en Palestine.
Une récolte souvent synonyme de tensions.
Ce sont en effet les autorités israéliennes qui donnent ou non les autorisations de récolte. Certains agriculteurs doivent impérativement les demander alors même qu'ils sont sur leurs terres et que ce sont leurs oliviers. Ensuite, Israel décide ou non de donner son accord.
Et pour rendre la situation des agriculteurs encore plus impossible, certains colons israéliens n'hésitent pas à mettre le feu aux terres pour les empêcher de venir récolter.


Cet agriculteur fait partie de ceux qui n'ont obtenu que 3 jours d'autorisation pour récolter tous ses oliviers. Il a donc besoin de volontaires pour l'aider à ramasser au plus vite.
Voilà pourquoi nous sommes allés à Kafr Qaddoum, dans le nord-ouest de la
Cisjordanie.


Armés d'un petit rateau orange, nous avons lentement (mais sûrement) cueilli les olives.
Nous sommes montés dans les oliviers, nous avons eu chaud, nous sommes revenus tout crados et lessivés mais nous avons bien ri.



Nous sommes aussi allés narguer les colons qui interdisent aux fermiers de s'approcher de leurs oliviers plantés en contre-bas de la colonie.




Le résultat de notre travail.




La Palestine, ses oliviers et ses colonies tout autour :

mercredi 13 octobre 2010

Palestinian way of life


J'ai rencontré Bisan mardi soir, dans le bus Ramallah-Bethléhem.

Bisan a 20 ans. Elle vit à Bethléhem et étudie le journalisme à l'université d'Abu Dis mais la plupart de ses cours sont délocalisés à Ramallah.
Tous les matins, elle prend donc le bus à 6h pour rejoindre l'université de Bir Zeit. 2 heures de route dans la montagne pour contourner Jerusalem.

Elle n'a jamais été à Jerusalem.

Elle n'a pas le droit. Elle n'a pas la bonne carte d'identité. C'est d'ailleurs le cas de toute sa famille.

Sa famille est originaire de Rafat, une ville qui est maintenant israélienne. Ses grands-parents ont été chassés en 1948, ce sont des réfugiés.
Sur cette photo, en fond, celle de son grand-père sur ses terres à Rafat.


Aujourd'hui, Bisan vit chez sa grand-mère à Bethléhem avec ses oncles et tantes et ses cousins.
Ils m'ont invitée à partager un de leur déjeuner : poisson frit, salades, et autres mets succulents.



Autour de la table, on me demande ce que je pense des accords de paix d'Oslo signés en 1993. Eux, sont très critiques. Ils estiment que les Palestiniens se sont fait avoir. Et la solution à 2 Etats, ils n'y croient pas une seconde. Pas question de reconnaître à Israel le droit d'être en Palestine.

Son oncle a le même avis. Il a passé plusieurs années en prison. Enfin, en "détention administrative" comme l'appellent les autorités israéliennes. Chaque année, des centaines de Palestiniens sont emprisonnés (parfois pendant des années) pour des raisons tenues secrètes, sans procès et sans savoir ce qu'on leur reproche.


Toute sa famille espère un jour pouvoir retourner à Rafat. Mais pour l'instant, ils vivent tous à Bethléhem, non loin du camp de Daisheh.


lundi 11 octobre 2010

L'esprit vide

1 mois que je suis en Cisjordanie et d'un coup je ne sais plus comment dire, écrire les choses. Tant d'histoires à raconter pourtant. Mais de quelle manière?
Ma vision des choses est sûrement déformée, évidemment différente.

Aujourd'hui, on a battu un record : 2h et demi pour faire les fameux 20 km entre Bethléhem et Ramallah. Toujours ces histoires de checkpoints, de circulation saturée et de chemins détournés pour éviter d'autres checkpoints.
D'abord la queue pour passer à Jerusalem. Avec les cars de touristes autorisés à griller tout le monde.


Puis, le contrôle des passeports. Nous étions avec un Palestinien. Les Israéliens lui ont demandé de descendre de la voiture et d'aller passer le checkpoint des Palestiniens, à pied.
Nous l'avons donc attendu de l'autre côté du Mur, le temps qu'il passe tous ces stupides contrôles.


Ensuite, les embouteillages de Jérusalem. La route d'Hizme pour éviter l'énorme checkpoint de Qalandia, celle de D.C.O pour éviter les bouchons à l'entrée de Ramallah et enfin, Ramallah après 2h et demi de route...

vendredi 8 octobre 2010

Gaza Beach



On ne peut pas la louper. Elle représente l'espoir, l'évasion. C'est aussi la seule vision qui ne se heurte pas à un mur.
La mer est omniprésente dans la Bande de Gaza. Elle occupe les 40 km de côte.
Au loin, on peut voir les croiseurs israéliens (les mêmes qui empêchent tout convoi humanitaire de briser le blocus).





Le sable est ocre, fin mais jonché de détritus. Il y a quelques bars sur la plage. Les femmes se baignent en Djelaba.



Le soir, les pêcheurs tentent de ramener ce qu'ils peuvent entre les canettes de Coca et les sacs plastiques.





Pour la baignade on repassera. La plupart des déchets finissent dans l'eau.